2011.3.11

この日を決して忘れない為に。。。

Because no one should forget what happened this day…
 
3 mars 2011
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
私がこのイラストの仕上げの色付けをするまでには、6か月もかかってしまいました。実は下書きは2011年の3月末に終えていたのですが、なかなかイラストを完成させるだけの勇気がありませんでした・・・。実際に起こってしまった、このあまりにも残酷な出来事をイラストにすることは、私の描く手を止めてしまったのです。
大惨事から6カ月後の報道を見て、どれだけ恐ろしいものだったのかをより一層実感しました。記事で、3/4の生徒が津波に命を奪われてしまった学校の存在をしりました。私が最近父親になったことで、より私の感受性が刺激されているのもあると思います。
多くの犠牲者の中に、あまりにも突然に命を奪われてしまった、人生を歩み始めたばかりの子供たちが沢山いたことは、胸を締め付けられる思いです。
大惨事から6カ月以上経ち、このイラストは決してポジティブでも希望を与えるものでもないと分かっていますが、イラストの説明文が示している通り、今回起きてしまった残酷さを忘れない為に描いています。
ニュースは次から次へと起こり、人は過去に起こった出来事を“片付けて”しまいがちです。物語や、写真、イラスト等で、再度目にしなくては、この恐ろしい大惨事も、時間の経過と共に“抽象的”なものになってしまいます。
イラストに関してですが、このような重い題材に対し、私のイラストのスタイルやテクニックを用いることに、制作時“戸惑い”を覚えました。
宙に体を舞わせて、血をスローモーションで飛び散らせる等のテクニックを駆使し、バイオレンスを、美しくエンターテイメント性のあるものに変えてしまうような、よくある表現はしたくなかったのです。だから、明るい色や、“美しい”影を付けることは”適して“いるのかどうかと自問自答しました。そして最終的に、私のイラストのスタイルと、扱う題材にコントラストがあることによって、より人に訴えかけられるかもしれないと思ったのです。
最後に、イラストレーターとして、自分達の心に残る題材を、それがどんなに残酷なものであっても、自分のやり方で表現していくことは、私たちの“使命”だと思っております。

 

Il aura fallu six mois pour que je pose la dernière touche de couleur sur cette image. J’avais réalisé le crayonné fin mars 2011 mais jusqu’à aujourd’hui, je n’avais jamais trouvé le courage de la terminer… Le fait de mettre en image quelque chose d’aussi terrible qui s’est réellement passé m’a vraiment bloqué. J’ai d’autant plus repris conscience de l’horreur de la chose lors de la commémoration des six mois après la catastrophe. J’ai lu des récits au sujet d’une école dont les trois quarts des élèves ont été emportés par le tsunami. Le fait d’être papa depuis peu a certainement exalté ma sensibilité, mais le fait de savoir que parmi les milliers de victimes, autant d’enfants qui commençaient à peine leur vie ont péri si brutalement fend le cœur.
Plus de six mois après la catastrophe, je conviens que cette image n’est ni positive ni porteuse d’espoir mais comme le mentionne la légende de l’illustration, c’est vraiment pour ne pas oublier la brutalité de ce qui s’est passé. Une actualité en poussant une autre, on a tendance à « ranger » les évènements passés et les pires catastrophes deviennent au fil du temps quelque chose d' »abstrait » tant qu’on n’est pas à nouveau confronté à un récit / une photo / un dessin…
Pour en revenir au dessin en lui-même, lors de sa réalisation, j’étais presque « gêné » d’utiliser mon style et mes techniques habituelles d’illustration alors que le sujet était si grave. J’avais comme une sensation de complaisance, un peu comme cette tendance de l’industrie du divertissement à esthétisme la violence avec corps qui valsent, et sang qui gicle au ralenti et autres gimmicks. Je me demandais donc s’il était « approprié » de mettre telle couleur chatoyante ou telle ombre « bien comme il faut »… Et puis je me suis dit que ce contraste entre le style et le sujet traité renforcerait peut-être l’effet provoqué. Pour finir, je crois qu’en tant qu’illustrateur, c’est un peu notre « devoir » de rendre compte à notre manière des sujets qui nous tiennent à cœur, fussent-ils ancrés dans une cruelle réalité.

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